Philadelphie
Salut tout le monde!
Je vous écris depuis MON lit, dans MA chambre, à Philadelphie, en regardant à la télé la version anglaise d'un Diner presque parfait "Come dine with me", qui est au passage un peu affligeante, mais ça c'est une autre histoire.
Ces trois derniers jours, j'étais à Stamford, dans le Connecticut, pour une orientation: en gros, une formation pour toutes les au pairs du programme qui arrivaient le même jour que moi aux Etats Unis. Nous étions dans les 200, en provenance d'une vingtaine de pays différents. J'ai eu l'occasion de me faire de bonnes amies roumaines, allemandes, lettonnes, thaï et bien sûr françaises.
L'ambiance dans le "petit" hôtel est assez particulière; trop fatiguées par les réunions, on ne sort presque pas, et on ne sent pas vraiment l'arrivée aux Etats-Unis. Avec toutes ces nationalités, ces langues parlées, on a plus l'impression de se trouver coincées dans un espace international, entre notre ancienne et notre nouvelle vie. Pas particulièrement agréable.
La formation en elle-même fut étonnamment assez intéressante, notamment en ce qui concerne la pédagogie américaine, mais ça j'en reparlerai plus tard. Un peu trop intense, peut-être, à coup de réunions interminables et de projections de vidéos type Dharma Initiative, comme on voit dans les films américains, tous droits sortis des années 80 (au mieux).
Ma première Budweiser bue aux Etats-Unis, quelques (très) bons moments avec les autres Françaises, et il est déjà temps de se dire au revoir, de quitter encore une fois ses amis, en quelque sorte sa nouvelle famille.
Le voyage
De Stamford, Connecticut à Philadelphia, Pennsylvania, il n'y a, sur le papier, pas grand chose. Sauf que, il a fallu que je prenne le train. Bilan: 45 minutes d'attente sur le quai d'une gare, car les trains américains, apparemment, sont en retard. Mais attention, ce n'est pas accidentel, c'est tout à fait normal. Le train est à l'arrêt à chaque station autant de temps que nécessaire, donc parfois, ça peut vraiment durer très longtemps.
Une fois dans le train, quelques 3 heures de trajet avant d'arriver, le temps de discuter avec le contrôleur d'origine indienne, très bavard, très étrange, un peu flippant, qui me racontait gaiement, tout en se tenant près de la porte ouverte du train en marche, les histoires de toutes les personnes qui sont mortes en faisant ça. Ok.
L'arrivée
En arrivant à la gare, j'étais surtout crevée, impatiente de me coucher. J'ai aperçu de loin ma nouvelle famille, qui tenait une petite banderole "Bienvenue Hélène" et je me suis tout de suite sentie mieux.
Le père, Joe, conduit une manuelle "the only way to drive" *; Jonathan, le plus grand, est très excité, et selon lui, Michael, son petit frère, est le plus timide des deux. Ok. Vanessa est très chaleureuse, et je passe la porte de leur très jolie maison, assez à l'aise.
L'intérieur me fait penser en beaucoup de points à une maison française, une où je me sentirais bien. Un peu le bordel, juste ce qu'il faut, des tas de livres, des bons fauteuils, une quinzaine de guitares partout dans la maison, des grands tapis du monde, une grosse sono.
Très vite, ils m'invitent à me poser un peu dans la cuisine pour souffler. Ce soir, c'est un match important pour les Phillies, l'équipe de baseball de Philadelphie. Sur le comptoir de la cuisine, il y a, tenez vous bien, du Petit Billy. Je n'irai pas jusqu'à dire que j'ai pleuré de joie, mais le Petit Billy, là, comme ça, négligemment posé sur le comptoir, m'a réconforté plus que tous les sourires et les bonnes intentions du monde.
Et ça continue.
Je m'assois, Joe me propose un verre de vin, californien, mais si je veux, il a du Bordeaux à la cave. Sinon, il a de la bière... belge. Mon coeur palpite, je me sens accueillie.
Joe me raconte en long et en large l'histoire vraiment intéressante de Philadelphie, et du quartier dans lequel se trouve la maison. Le quartier, c'est University City. Ca veut tout dire, ou presque. Je me trouve à une distance marchable de plein d'universités, dont la très reconnue University of Pennsylvania, qui fait partie de la Ivy League, c'est à dire le groupe des 8 universités les plus réputées d'Amérique du Nord, avec notamment Harvard, Yale, Princeton, ou Oxford pour les plus connues.
Le quartier est peuplé d'étudiants, de profs à la fac, et de "yuppies": des activistes de gauche ou d'extrême gauche (enfin ne vous excitez pas trop, hein, aux Etats-Unis il n'y a pas vraiment de cocos, alors l'extrême gauche correspondrait plutôt à notre gauche française).
Voilà à peu près tout, je me suis couchée assez tôt, et vous noterez que je ne donne pas beaucoup de détails sur ma chambre, c'est parce que je garde ça pour un peu plus tard.
Je vous embrasse tous, n'oubliez pas de me donner des nouvelles!
* "la seule vraie manière de conduire"
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